Archéologue au musée Juliobona, quelles missions ? Malina Robert nous répond !

Malina Robert, étudiante en doctorat d’archéologie pour le musée Juliobona, répond à quelques-unes de nos questions :

Malina, vous êtes étudiante en doctorat d’archéologie à l’Université de Nantes pour le musée Juliobona, pouvez-vous nous expliquer votre métier ?

Je suis archéologue, j’étudie à ce titre les objets de la vie quotidienne qui ont été mis au jour sur des sites romains dans l’estuaire de la Seine. Mon travail consiste à essayer de comprendre quand, comment et où ces objets ont été fabriqués, puis utilisés.

Quels sont vos sujets de travail actuellement ?

Je travaille actuellement sur le plomb, métal qui servait à fabriquer de nombreux objets que l’on retrouve dans les tombes romaines d’Harfleur et de Lillebonne, mais aussi jusqu’à Rouen ou Évreux. C’est étonnant car on ne connaît aucune mine de plomb exploitée à cette époque dans le nord de la France actuelle.

Le plomb et Juliobona ?

Depuis le XIXe siècle, on a trouvé près d’une dizaine d’urnes en plomb dans des tombes de Juliobona : c’est bien plus que dans tout le reste du pays de Caux, qui équivaut à peu près au territoire des Calètes. La plus célèbre est celle de la tombe dite « de Marcus », visible dans le musée.Doit-on y voir une mode chez les aristocrates de la ville ?

Combien de temps, en moyenne, durent vos recherches ?

Cela dépend de la question de recherche posée : je fais le tour d’un objet courant en un quart d’heure, alors que les investigations sur un objet rare ou complexe peuvent durer plusieurs jours. L’étude de tous les objets trouvés sur un site, s’ils sont très nombreux, peut prendre des mois !

J’observe chaque objet sous toutes les coutures, le mesure, le prends en photo et le dessine. Puis, je crée une fiche d’identité dans une base de données informatique, où je renseigne toutes les informations collectées : ses dimensions, son matériau, sa forme, son usage, sa datation, le site archéologique dont il provient, les références documentaires se rapportant à ce type d’objet, etc. Après avoir enregistré et comparé des milliers de fiches d’objets, j’espère pouvoir dresser un portrait fidèle de la vie quotidienne des Romains dans l’estuaire de la Seine.

Avec qui travaillez-vous au quotidien pour obtenir des réponses ?

Pour les objets en plomb, je travaille avec des archéologues et des universitaires locaux, fins connaisseurs des découvertes de la région, mais aussi avec des spécialistes de la métallurgie ancienne basées à Rennes et à Toulouse.